Une dernière fois, un dernier regard, pas trop appuyé pour ne pas le sublimer, Savoir que l’on ne reviendra jamais, savoir qu’on laisse là des souvenirs et des secrets.
Juste un au revoir au passé ; on verra après pour l’après.
Tout doucement, fermer la porte, ne pas se retourner, ne pas pleurer. Déposer les regrets sur le palier, ne rien renier, ne rien dénigrer, ne rien sacraliser. Juste un adieu à cette tranche de vie ; on verra après pour l’après.
Marcher lentement sur le sentier, fixer un point sur l’horizon bien dégagé,
Emporter dans son cœur les images que l’on a figées pour l’éternité. Juste une page à tourner ; on verra après pour l’après.
Regarder la fenêtre colorée qui nous attend dans une belle clarté, Oublier les années mortes qui vont peu à peu s’enterrer. Juste une nouvelle journée ; on verra après pour l’après.
Ranger tout au fond du grenier les traces amoureusement engrangées, Ne plus les regarder, ne plus les encenser, ne plus en faire des béquilles pour mieux s’y appuyer. Juste des objets à liquider ; on verra après pour l’après.
Poser le pied sur le perron, entrer avec précaution dans la nouveauté. Déflorer chaque recoin du coin de l’œil encore un peu mouillé. Juste une première rencontre ; on verra après pour l’après.
Pas à pas, prendre le temps de la découverte et des promesses évoquées, S’émerveiller des merveilles qui n’existaient pas avant et découvrir qu’elles nous avaient manqué. Juste une forêt vierge ; on verra après pour l’après.
S’installer sur le bord du sofa et prendre le temps de tout observer, Ne plus avoir assez de temps pour penser aux choses du passé.
Juste du moment présent ; on verra après pour l’après...
© Véronique Marie Aubry – 22 janvier 2010
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